L'aliénation parentale dans le droit de la famille et le pervers narcissique

En cas de séparation, que faire quand un enfant devient l’instrument d’un parent pour nuire à l’autre parents ?
Le cas complexe de l’aliénation parentale…
Malheureusement, dans le cadre d'une séparation ou d'un divorce qui se passe mal, il arrive qu'un des parents use de l’enfant comme moyen de vengeance. Il veut détruire l’image de l’autre parent vis-à-vis de l’enfant commun. Dans ce cas, la phrase type survient souvent « Notre fils va savoir quel Père/Mère tu es vraiment ».
Dans ce cas, l’enfant est impliqué dans les histoires de couple, il est informé que l’autre parent est parti pour un ou une autre, etc. L'enfant est alors l’otage d’histoires de grands qui ne le concernent pas.
Il arrive également qu'un parent veuille garder exclusivement l'enfant pour lui, celui-ci ayant déjà perdu son partenaire, il refuse de perdre l’enfant commun. Dans une telle situation, ce parent et l'enfant peuvent se dresser contre l'autre parent qui devient le « méchant », responsable de tous les malheurs, de la rupture, des difficultés financières, de la vente de la maison, du déménagement, etc.
C'est dans ce cadre que peut naître le « syndrome d'aliénation parentale ». Ce syndrome est défini par Richard A. Gardner, professeur américain de pédopsychiatrie et de psychiatrie, en 1986. Selon lui, il s'agit d'un « trouble de l'enfance qui survient presque exclusivement dans un contexte de dispute (contexte conflictuel) concernant le droit d'hébergement principal de l'enfant. L'enfant l'exprime initialement par une campagne de dénigrement à l'encontre d'un parent (dévalorisation constante et représentation négative), cette campagne ne reposant sur aucune justification ».
Le syndrome d'aliénation parentale résulte de la combinaison « de la programmation du parent endoctrinant (lavage de cerveau) et de la propre contribution de l'enfant à la diffamation du parent cible » (Gardner, R.A. (1998), « The Parental Alienation Syndrome » (2. Ed.), Creative Therapeutics, Cresskill, NJ, Introduction).
L'enfant rejette ou diabolise ce parent cible qu'il aimait tant et fait indissolublement corps avec le parent aliénant, conformément au désir de ce dernier.
Le résultat peut être absolument catastrophique et se cristallisé par la destruction de l’image parentale et la perte du lien parental. Parfois de manière définitive… Le parent rejeté ne parvenant plus à montrer à son enfant qui il est réellement…
QUELS SONT LES COMPORTEMENTS FRÉQUENTS DU PARENT ALIÉNANT ?
En principe, le procédé du parent aliénant se réalise au travers d’actes dont la gravité s’accroît avec le temps :
- Dénigrement léger de l’autre parent auprès de l’enfant;
- Offrande de cadeaux ou d’animaux en vue d’obtenir l’affection inconditionnelle de l’enfant ;
- Lavage de cerveau, manipulation complète de l’enfant en vue de convaincre l’enfant que l’autre parent est nuisible et dangereux ;
- Irrespect léger des modalités d’hébergement (ex : ne pas apporter l’enfant à l’autre parent le vendredi soir, mais le samedi matin) ;
- Irrespect total du droit d’hébergement : l’infraction pénale de non représentation d’enfant (s’octroyer la garde exclusive de l’enfant en violation des modalités d’hébergement prévu) ;
- Dans les cas les plus graves, enlèvement d’enfants.
QUE FAIRE EN CAS D’ALIÉNATION PARENTALE ?
La défense contre l’aliénation parentale doit se faire par une action en justice. Cependant, la justice est bien mal équipée en cette matière et place en priorité l’intérêt de l’enfant.
Le parent victime doit être particulièrement prudent et préparer en amont le dossier.
Les dossiers d’aliénation parentale doivent se préparer au travers de plusieurs étapes :
- Établir auprès du magistrat l’aliénation parentale ;
- Détruire l’image du parent aliénant en vue de lui faire perdre toute crédibilité ;
- Démontrer que la perte du lien parental est nuisible à l’intérêt de l’enfant ;
- Demander au juge l’instauration d’un programme de reprise de contact des enfants avec le parent diffamé. Cette prise de contact doit se faire, dans la mesure du possible, en collaboration avec le parent aliénant en vue de recréer un dialogue ;
- Demander au magistrat des sanctions dans l’hypothèse où le parent aliénant viol le programme de reprise de contact ou continue de manipuler l’enfant. Parmi les sanctions existantes, il est possible de demander :
- un renversement, à titre provisoire, de l'hébergement principal des enfants, décision pouvant devenir définitive lors du jugement définitif ;
- Une astreinte en cas de non-représentation d’enfant ;
- La condamnation au paiement de la totalité des frais et honoraires de l'expert ou la condamnation aux dépens de la procédure et frais d'avocat de la partie adverse.
En outre, il est nécessaire d’impliquer au maximum le parent aliénant dans le processus. Selon les cas, soit par :
- Une médiation familiale, si le parent aliénant dispose d’encore un minimum de sagesse ;
- Une enquête sociale, si le parent aliénant blocs tout dialogue et action reconstructrice ;
- Ou tout autre moyens qui s'avèrera opportun.
Laurent Levi, un avocat au service de vos droits.
Avocat et auteur de publications scientifiques et d’informations.
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À jour le 1er janvier 2023.

